Développer, au sein des Instituts d’urbanisme, une gamme complète de formations et de qualifications initiales et continues

Développer, au sein des Instituts d’urbanisme, une gamme complète de formations et de qualifications initiales et continues

Dans le contexte de la mise en place du futur cadre national de formation issu de la loi relative à l’Enseignement supérieur et la recherche (dite « Fioraso »), le CNJU formalise ses propositions relatives au cursus de formation des urbanistes. Celles-ci peuvent être retrouvées dans la publication du Livre blanc du CNJU « 9 propositions pour organiser la profession d’urbaniste en France ».

Appropriation du système LMD et réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche : une opportunité pour la formation des urbanistes

La discussion au Parlement du projet de loi d’orientation pour l’enseignement supérieur et la recherche a été l’occasion en 2013 de reposer la question de l’organisation des cursus de formation et la lisibilité des diplômes de l’enseignement supérieur, question éminemment stratégique pour l’insertion professionnelle des diplômés de l’université, mais également des grands établissements et des grandes écoles.

Pour la formation des urbanistes, ce constat est d’autant plus prégnant que leur offre de formation s’est banalisée avec l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur (réforme Licence-Master-Doctorat dite « LMD »).

Avant la réforme « LMD », les Instituts d’urbanisme, mais également d’autres départements universitaires et des grandes écoles, offraient aux étudiants une filière cohérente et complète de formation en urbanisme et aménagement du territoire, avec les diplômes suivants :

BAC+3          Licences d’aménagement ou d’études urbaines ;

BAC+4          Maîtrises et Instituts universitaires professionnalisés (IUP) en aménagement ou urbanisme ;

BAC+5          Diplômes d’études approfondies (DEA) et Diplômes d’études supérieures spécialisées (DESS), mais aussi des Maîtrises des sciences et techniques (MST) et Magistères en urbanisme et aménagement ;

BAC+8          Doctorats d’aménagement de l’espace, urbanisme.

 

Bien identifiée par les étudiants, formateurs et employeurs, cette filière, toujours présente  aujourd’hui, a toutefois perdu en lisibilité. En effet, l’application de la réforme LMD s’est traduite par des dénominations complexes et multiples : dilution de certains diplômes au sein de mentions disciplinaires (géographie, droit, économie, sociologie, etc.), absence d’uniformisation dans les intitulés de mention de Master et prolifération des spécialités en 2e année de Master (certaines universités ne communiquant parfois que sur cette dernière année).

Après huit ans d’application du système LMD, la filière de formation des urbanistes doit regagner sa lisibilité à travers une structuration simple des diplômes et de leur dénomination.

 

Structuration et dénomination des diplômes : trois niveaux et une mention claire

 

Le projet de loi d’orientation pour l’enseignement supérieur et la recherche prévoit la mise en place de nomenclatures pour les mentions de Licence et de Master, ainsi que la suppression pure et simple des spécialités de Master (seules les domaines, mentions et parcours resteraient[1]).

Il est primordial, pour l’identification de la filière de formation des urbanistes, que chaque niveau de diplôme (Licence, Master et Doctorat) puisse disposer d’une mention claire et lisible :

LICENCE                 « Études urbaines » ou « Urbanisme » par exemple

MASTER                  « Urbanisme » ou « Urbanisme et aménagement » pour reprendre la mention la plus fréquente du diplôme national de Master universitaire.

DOCTORAT           « Aménagement de l’espace, urbanisme » qui est le nom de la Section 24 du Conseil national des universités (CNU), chargée de qualifier les enseignants-chercheurs de ce domaine pluridisciplinaire de recherche.

 

La clarté et la simplicité des dénominations sont les garanties d’une bonne identification de l’urbanisme, dans son acception la plus large, par les étudiants, formateurs et diplômés.

Il ne s’agit pas d’être exact dans la définition des termes, mais plutôt d’offrir un signal fort à l’extérieur, tout en garantissant l’ouverture et la diversité du contenu des formations délivrées.

PROP 1

Proposition pour l’organisation des cursus de la formation des urbanistes

 

Les Instituts d’urbanisme, tête de proue d’une offre claire et lisible de formation des urbanistes

 

Il n’existe aucune définition officielle de l’expression « Institut d’urbanisme ». En revanche, le CNJU recense vingt structures, sur l’ensemble du territoire français, plus ou moins autonomes, dont la dénomination et l’organisation se rapprochent de celles d’un Institut d’urbanisme (voir notre page consacrée aux Instituts d’urbanisme).

Ces structures ayant « pignon sur rue » (nom, logo, locaux, laboratoires, site Internet, etc.), elles peuvent jouer à ce titre un rôle central dans la structuration de la filière de formation des urbanistes.

C’est aux Instituts d’urbanisme d’ouvrir la voie en structurant des filières complètes de diplômes supérieurs en urbanisme, depuis la Licence jusqu’au Doctorat, tout en laissant la possibilité à d’autres départements universitaires (droit, économie, géographie, etc.) et établissements (écoles d’architecture, écoles de commerce, écoles d’ingénieurs, instituts d’études politiques, etc.) de délivrer également ces diplômes.

Le Instituts d’urbanisme ne doivent pas avoir le monopole de la formation des urbanistes, en revanche, leur statut spécifique doit être l’occasion pour eux (s’ils le peuvent) d’offrir une palette complète de diplômes en formation initiale et continue.

La mise en réseau des instituts à travers une « Conférence des Instituts d’urbanisme » (Proposition 3 du Livre Blanc du CNJU) est nécessaire pour faciliter ce travail indispensable de structuration et d’organisation de l’offre de formation des urbanistes.


[1] Pour rappel, seuls les noms de domaine et de mention apparaîtront sur les diplômes. Les parcours sont des cheminements pédagogiques spécifiques au sein des formations. Ils n’apparaîtront donc pas sur les diplômes délivrés.