Logiquement, la grande majorité des Instituts et composantes universitaires (UFR) d’urbanisme et d’aménagement du territoire ont fait le choix de la mention « Urbanisme et aménagement » pour l’accréditation du diplôme national de Master dans le cadre de la rentrée universitaire 2015-2016. Ce choix doit être entériné par leur université de rattachement. Rappel des enjeux.

Consécutivement à la loi Fioraso de 2013, l’arrêté du 4 février 2014 fixant la nomenclature des mentions du diplôme national de master pris par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche prévoit que ce diplôme de niveau I (Bac+5) est « défini par un nom de domaine et de mention ». Les spécialités de Master disparaissent. Quant aux « parcours » proposés sur les plaquettes des formations, ils n’ont aucun fondement réglementaire : seuls le domaine et la mention apparaîtront sur le diplôme de Master.

Selon nos informations, tous les Instituts d’urbanisme portent, auprès de leur université, un projet de Master mention Urbanisme et aménagement (relevant du domaine Sciences humaines et sociales).

C’est le cas de l’École d’Urbanisme de Paris (IUP/IFU – Université Paris-Est Créteil/ Université Paris-Est-Marne-la-Vallée), de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional d’Aix-Marseille (IUAR – Aix-Marseille Université), de l’Institut d’aménagement, de tourisme et d’urbanisme de Bordeaux (IATU – Université Michel de Montaigne Bordeaux 3), de l’Institut de géoarchitecture de Brest (Université de Bretagne occidentale), de l’Institut d’urbanisme de Grenoble (IUG – Université Pierre Mendès-France Grenoble 2), de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de Lille (IAUL – Université des sciences et technologies Lille 1), de l’Institut d’urbanisme de Lyon (IUL – Université Lumière Lyon 2), de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement de la Sorbonne (IUAS – Université Paris-Sorbonne) et de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de Rennes (IAUR – Université Rennes 2, Sciences Po Rennes, École d’architecture de Bretagne, Institut national des sciences appliquées de Rennes).

D’autres universités proposant des formations supérieures en aménagement du territoire optent également pour la mention Urbanisme et aménagement du Diplôme national de Master, comme l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, l’Université Toulouse Jean Jaurès (département de géographie et d’aménagement), l’Université de Paul Valéry – Montpellier 3, l’Université de Strasbourg ou celle de Perpignan.

Commentaires CNJU :

Pour avoir demandé en juillet 2012 à Geneviève FIORASO, alors Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de retrouver une meilleure lisibilité pour l’offre de formation de niveau Master en urbanisme, le CNJU salue la cohérence des Instituts d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Si la disparition des spécialités de Master et la sauvegarde de la mention Urbanisme et aménagement contribueront indéniablement à cet objectif de lisibilité, encore fallait-il que ces Instituts d’urbanisme (composantes autonomes ou UFR) délibèrent de manière concordante en faveur de la mention Urbanisme et aménagement dans le cadre du nouveau cycle d’accréditation universitaire. Cette dénomination est quasi identique à l’intitulé du Doctorat « Aménagement de l’espace et urbanisme » et au nom de la section 24 du Conseil national des universités « Aménagement de l’espace, urbanisme ». Au delà de la proximité sémantique avec le milieu académique, cette mention Urbanisme et aménagement correspond à un positionnement professionnel clair : former des urbanistes de niveau Master.

Car la nouvelle nomenclature du diplôme national de Master arrêtée en février 2014 fait encore coexister pas moins de 5 mentions relevant du domaine de l’urbanisme et du développement des territoires : Urbanisme et aménagement ; Ville et environnements urbains ; Gestion des territoires et développement local ; Géographie, aménagement, environnement et développement ; Architecture, urbanisme, paysage. Ainsi, la clarification était loin d’être assurée, compte tenu du large éventail proposé par la nouvelle nomenclature des mentions (comportant à la fois des champs professionnels et des disciplines scientifiques).

Le CNJU se félicite donc du choix sans équivoque de l’ensemble des Instituts d’urbanisme d’opter pour la mention Urbanisme et aménagement du diplôme national de Master. A cet égard, François FAVARD, président du CNJU, a adressé le 16 juin 2015 son soutien au directeur de l’Institut d’Urbanisme de Lyon, Roelof VERHAGE, qui porte avec l’UFR Temps et Territoires de l’Université Lumière Lyon 2, un projet de Master mention Urbanisme et aménagement.

D’après les contacts techniques du CNJU avec le cabinet de Najat VALLAUD-BELKACEM, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, cette convergence dans le choix de cette mention est fondamentale pour le processus de certification professionnelle des diplômes de Master en urbanisme et aménagement (fiches RNCP) que le CNJU appelle de ses vœux avec d’autres associations professionnelles.

Défendue par Sylvia PINEL, Ministre du Logement, et de l’Égalité des territoires et de la ruralité, en charge de l’urbanisme (qui a plaidé en ce sens à plusieurs reprises), cette démarche est également encouragée par plusieurs fédérations d’employeurs d’urbanistes (comme l’AdCF et la FNAU, voir la réunion de travail organisé le 24 octobre 2014 avec ces associations).

La commission Formations et insertion professionnelle du CNJU maintient une veille permanente sur ce dossier et proposera à ses adhérents une analyse complète sur la recomposition du paysage des formations en urbanisme et aménagement du territoire de niveau Master dans les prochaines semaines.

Contact CNJU : dg@cnju.fr