Insertion professionnelle des jeunes urbanistes diplômés : l’intégralité des résultats de la 5ème enquête nationale du CNJU

Insertion professionnelle des jeunes urbanistes diplômés : l’intégralité des résultats de la 5ème enquête nationale du CNJU

Le CNJU publie le rapport d’analyse de la 5ème enquête nationale sur l’insertion professionnelle des jeunes urbanistes conduite en 2018 auprès de 701 diplômés de Master en urbanisme et aménagement. Ce nouveau millésime met en évidence l’affirmation de la sphère privée sur le marché du travail et un certain affaissement du poids des secteurs publics et parapublics, tendance en progression depuis 10 ans mais désormais plus marquée. Par ailleurs, la fonction de conduite de projets urbains et territoriaux tend à devenir dominante au regard des emplois occupés par les jeunes urbanistes diplômés de Master, ce qui suggère une meilleure reconnaissance de leurs compétences professionnelles.

 

Un rebond sur le marché du travail en 2018

En 2018, la situation s’est améliorée pour les jeunes urbanistes diplômés sur le marché de l’emploi. Selon la dernière enquête du CNJU, le taux d’emploi des jeunes diplômés dans le domaine de l’urbanisme a progressé en passant de 71% en 2016 à 78% en 2018.

Conduite depuis 2010 en liaison étroite avec les établissements d’enseignement supérieur en lien avec l’Association pour la Promotion de l’Enseignement et de la Recherche en Aménagement et Urbanisme (APERAU), cette enquête biannuelle constitue un baromètre fiable sur les débouchés professionnels des jeunes urbanistes diplômés avec 5 éditions (2010, 2012, 2014, 2016, 2018).

Menée au cours de l’année 2018 auprès de 701 diplômés de Master issus des promotions 2015, 2016 et 2017, elle démontre une nouvelle fois le caractère qualifiant des diplômes de Master en urbanisme et aménagement. Avec une insertion professionnelle rapide : 44% des urbanistes diplômés trouvent un emploi dans le domaine de l’urbanisme en moins d’un mois.

 

Employeurs : les entreprises de conseil deviennent les premiers employeurs d’urbanistes

Fait marquant de cette enquête : les entreprises de conseil (accompagnement stratégique des pouvoirs publics) deviennent les premiers employeurs de jeunes diplômés en urbanisme (29,4%). Les collectivités territoriales et leurs groupements occupaient jusqu’alors cette position. Elles représentent désormais 27% des employeurs. Une diminution lente mais progressive du poids de la sphère publique et parapublique parmi les employeurs d’urbanistes est à noter : représentant 57% des emplois en 2010, elle passe à 47% en 2018.

Au sein des collectivités locales, les intercommunalités confortent leur position de premier employeur, observé dans la précédente enquête (conséquence des lois ALUR et NOTRE sur la montée en puissance de ces autorités publiques dans le développement des territoires et l’aménagement de l’espace). En parallèle, la part des emplois pourvus dans des communes repart à la hausse (39% des collectivités employant des jeunes urbanistes en 2018 contre 28% en 2016), alors que la part des syndicats mixtes et autres groupements de collectivités est quant à elle divisée par deux vis-à-vis des précédentes enquêtes (7% en 2018 contre 14% lors des deux précédentes enquêtes). On pourrait y percevoir les effets des recompositions territoriales de l’année 2017 (fusions de communautés, communes nouvelles, dissolution des syndicats).

Du côté des métiers de l’urbanisme opérationnel, on note des évolutions avec un dynamique privée : les opérateurs immobiliers, tendance observée ces dernières années, s’affirment comme des recruteurs d’urbanistes. La part des emplois pourvus dans les entreprises de la promotion immobilière atteint 5% en 2018 contre 2% en 2010, alors que des structures parapubliques comme les bailleurs sociaux (offices publics de l’habitat) et les entreprises publiques locales (SEM et SPL d’aménagement) voient leur part diminuer sur le marché de l’emploi (4% en 2018 contre 6% en 2010).

 

Compétences professionnelles : l’affirmation de la fonction de conduite de projet

Comme lors des quatre précédentes éditions, l’enquête du CNJU met en évidence deux domaines d’activités et de compétences principaux pour les urbanistes : la conduite de projets urbains et territoriaux et ainsi que l’analyse territoriale (diagnostics territoriaux) avec, respectivement, 59% et 49% des urbanistes en poste déclarant exercer ces deux domaines de compétences. Mais la 5ème enquête met en avant un inversement dans la hiérarchie entre ces deux compétences par rapport à la 4ème enquête : fait inédit depuis 2010, la conduite de projets urbains et territoriaux arrive en tête des domaines d’activité pour les urbanistes, devant l’analyse territoriale, ce qui suggère une meilleure reconnaissance de leurs compétences professionnelles, conforme avec les compétences attestées par la certification professionnelle d’urbaniste de référence que constitue le diplôme national de Master Urbanisme et aménagement (en savoir plus ici avec notre article sur le sujet  / voir la fiche nationale RNCP du diplôme).

Cette montée en puissance de la fonction de conduite de projet se perçoit également en terme de situations professionnelles avec des emplois de chefs de projet désormais plus fréquents même si les emplois de chargés d’études restent majoritaires. Cela autorise aussi de meilleures gratifications sur le marché du travail.

 

Des situations professionnelles en voie d’amélioration

Par rapport aux millésimes précédents, on note une amélioration des situations professionnelles :

La part des contrats à durée indéterminée (CDI) repasse au-dessus de la part des CDD (48% en 2018 contre 43% en 2016). Et dans le même temps, la part des CDD court (de moins d’1 an) diminue (70% en 2016 contre 61% en 2018), tandis que la part des CDD longs (plus de 2 ans) augmente (de 22% en 2016 à 37% en 2018).

Au sein des collectivités locales, on recense plus de 85% de contractuels parmi les urbanistes diplômés de Master en 2016, 2017 et 2018, un chiffre stable vis-à-vis des précédentes enquêtes.

Les salaires moyens des jeunes urbanistes diplômés augmentent : en 2018, le salaire moyen d’un jeune diplômé de Master travaillant dans le domaine de l’urbanisme s’élève à 1 930 euros net/mois, primes comprises (contre 1839 en 2016). Surtout, le salaire médian connaît une augmentation plus prononcée, avec 1 900 euros net/mois, primes comprises contre 1 709 en 2014, ce qui semble traduire une meilleure aptitude à la négociation salariale chez les jeunes urbanistes diplômés pour faire valoir leurs compétences professionnelles.

A niveau égal de qualification (Master/Bac+5), les écarts de rémunérations baissent aussi tout en demeurent élevés entre les différents types d’employeurs, de l’ordre de 700 euros au maximum. A titre d’illustration, on constate près de 500 euros d’écart salarial entre les collectivités locales (où la rémunération moyenne atteint 1 882 euros net/mois primes comprises) et les établissements publics d’aménagement et fonciers (2 343 euros net/mois primes comprises).

 

Télécharger la présentation des résultats de la 5ème enquête nationale du CNJU

A propos

Depuis sa création, en 2010, le CNJU conduit une veille stratégique sur les débouchés professionnels et le fonctionnement du marché de l’emploi dans le champ de l’urbanisme. L’association pilote tous les deux ans, une enquête nationale à destination des urbanistes diplômés des instituts d’urbanisme et formations supérieures en aménagement et urbanisme (niveau Bac+5).

5 éditions ont été menées en 2010, 2012, 2014, 2016 et 2018 en coopération étroite avec les établissements d’enseignement supérieur délivrant des diplômes de Master en urbanisme et aménagement (Universités, Grandes Écoles et Grands Établissements)

Conduites auprès de 4 200 personnes au total, ces enquêtes ont permis d’identifier les employeurs, compétences et modes d’exercice de plus de 3 100 urbanistes diplômés d’un Master entre 2008 et 2018.

En savoir plus / retrouvez toutes les enquêtes nationales du CNJU sur l’insertion professionnelle des jeunes urbanistes diplômés > http://www.jeunes-urbanistes.fr/?p=2131

 

Contacts CNJU : ghunout@cnju.fr & hreveillac@cnju.fr